La tourelle Bussière

Cette tourelle est présentée la première fois lors des expérience du Camp de Châlon (1887-1888), qui avaient pour objectif de déterminer le type de cuirassement qui équiperaient les forts, dans le cadre de la réorganisation faisant suite à la crise de l'obus-torpille.

Elle est constituée d'une muraille en trois segments ceintrés, et d'un toit plat. L'ensemble repose sur un énorme piston récepteur d'une presse hydraulique. La dite presse est elle-même reliée à un piston différentiel moteur, à deux corps : le corps supérieur pour la pression maximale, le corps inférieur pour la pression minimale. Un contrepoids, manoeuvrable par un treuil, permet d'équilibrer l'ensemble.

Lorsque l'on ouvre le circuit supérieur, ce dernier délivre 213 tonnes de pression, ce qui est suffisant pour soulever la tourelle qui ne pèse que 184 tonnes.

Pour la faire redescendre, il suffit de faire passer le circuit hydraulique du corps haut au corps bas, par un jeu de robinets. La pression exercée par le contrepoids n'est plus que de 150 tonnes, et la tourelle s'enfonce dans son puits. Lors de sa descente, la tourelle ne soulève pas le contrepoids moteur jusqu'à sa position initiale, qu'il faut lui faire retrouver à l'aide d'un treuil.

Le principe de l'éclipse, appliqué pour la première fois à un cuirassment de cette taille, impressionne les officiers du génie ayant assité aux expériences. Toutefois, le système hydraulique est jugé complexe et fragile, et la manoeuvre trop lente (13 à 14 secondes), il ne sera pas retenu.

Le prototype sera installé dans le massif bétonné d'une batterie cuirassée implanté à coté du fort de Souville. Le toit plat des expérience du Camp de Châlon sera à ce moment là remplacé par un toit bombé jugé moins vulnérable.

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Séré de Rivières