Comme nous l'avons vu précédement, les années 1885-1886 ont vu l'apparition de nouveaux obus et explosifs qui vont remettre en cause les principes même de la construction des forts. Ces avancées technologiques vont aussi remettre en cause l'organisation des lignes de défense qui avait été établie en 1874. Nous allons voir ici quelles furent les évolutions de l'organisation générale des forteresses après 1885.
Les nouveaux moyens de l'attaque rendaient impossible le service des pièces située à l'air libre, en raison des dangers représentés par les schrapnels, les éclats des obus à la mélinite et les gerbes produites par l'explosion de ces derniers dans les talus, et par conséquent enlevaient toute valeur aux lignes de défense. Deux solutions s'offraient alors aux concepteurs des forts :
C'est la seconde solution qui fut dans un premier temps retenue, les cuirassements de l'époque n'ayant pas le développement technique qu'ils auront avant la première guerre, et représentant une charge financière que la france n'était pas à même de supporter. La dispersion de l'artillerie dans les intervalles va donc déterminer le mode d'organisation mis en place après la crise de l'obus-torpille.
Le changement d'organisation des forteresses n'a pas eu comme conséquence d'augmenter ou de modifier le rôle des lignes de défense, à cette exception près, que l'on encadra l'organisation du terrain entre la ligne principale de défense et le noyau central par la création d'une nouvelle ligne de résistance, dite de soutien, destinée à retarder l'attaque du noyau central après la chute de la ligne principale.