Fort de Vézelois, Territoire de Belfort.
Les Casernements.
Au premier plan, en maçonnerie, les casernements d'infanterie.
Au fond, en béton, on distingue les casernements d'artillerie.
Batterie du Mont, Langres, Haute Marne.
La construction en voûte est ici bien apparente. Sur la gauche, notez les imposants piedroits supportant lesdites voûtes. Sur la droite, on distingue le doublage en briques qui permettait d'isoler les pièces de l'humidité.
Les casernements étaient constitués de pièces rectangulaires de 6m de largeur, voûtées (voûte surbaissée au 1/4), séparées les unes des autres par des piedroits d'environ 1,5m d'épaisseur. L’importance des piédroits s’explique par le fait que chaque voûte était autostable par rapport aux autres, ceci évitait l'éffondrement de toutes les casemates en cas de destruction de l'une d'entre elles. La longueur des pièces était variable suivant le nombre de soldats à y loger : 16,10m en général, soit 52 hommes, et jusqu'à 18,30m pour 60 hommes. En général, on retrouvait ces casemates sur un voir deux étages. Les casemates étaient recouvertes d'une couche de terre pouvant atteindre jusqu'à 7m d'épaisseur. Les casernements étaient désservis, à l'arrière, par un couloir souterrain.
Les ouvertures donnant sur l'extérieur étaient munies de portes et fenêtres en bois. Ces ouvertures devaient être blindées au moment de la mise en état de défense du fort. Ces blindages pouvaient être de différents types : volets bois doublés de tôle (Réduit du Trou d'Enfer, Paris), rainures verticales pour mise en place de rails tête bèche ou bastaings, cornières métalliques en u fixées verticalement dans le même but, tasseaux métalliques permettant la pose de rails affectant l'apparence de lames de persiennes.
Les chambrées étaient séparées du couloir arrière par une simple cloison de briques de 0,11m d'épaisseur, s'arrêtant aux naissances des voûtes. La partie cintrée étant occupée par un vitrage.
Les maçonneries étaient réalisées en matériaux régionaux (briques dans le Nord, grès dans les Vosges, calcaire en Franche-comté ...). L’intérieur était ensuite blanchi à la chaux afin d’éclaircir les pièces et de profiter au maximum de la faible lumière provenant des fenêtres ou des lampes à huile. Certaines chambrées étaient décorées de fresques et frises (fort de Dampierre, Langres).
Les casernements étaient en général répartis autour d'une cour interne formant puits de lumière, située au centre du fort. Cependant, on retrouve des casernements situés au niveau de l'entrée à gorge de certains forts (Vézelois, Bermont, Territoire de Belfort). Parfois même de plain-pied avec le fossé (Batterie des Roches, Pont de Roide, Doubs).
Pour les forts construits après 1900, les casernements, formant un réduit défensif, donnaient directement sur le fossé situé coté intérieur (Chèvremont, Méroux-Moval, Territoire de Belfort).