Les travaux de 17

Fort du Rozellier, Verdun, Meuse.

Chicane aménagée dans le passage reliant la capitale à la rue du fort. On notera le créneau pour mitrailleuse ainsi que les deux goulottes lance-grenade.

 

 

Les travaux dits de 17, ont en réalité commencé dès 1916. Il s'agit de travaux d'amélioration des forts Séré de Rivières, concernant majoritairement les forts de la place de Verdun, et visant à leur faire profiter des enseignements des premières années de la guerre.

En effet, contrairement à l'idée très répandue en 1914, les forts, même non modernisés, résistèrent au déluge de feu qui s'est abattu sur eux, offrirent aux combattants un abri (tout relatif), et jouèrent pleinement le rôle qui leur était dévolu, celui de points d'appui principaux.

Cependant, bien que résistants aux obus de gros calibre, les forts ne permettaient pas aux troupes qu'ils hébergeaient de se reposer. Le pilonnement faisait vibrer les structures de maçonnerie et de béton, le bruit était omniprésent. Et si le béton des casernes renforcées tenait bon, celui des gaines de circulation, de moindre épaisseur était facilement crevé empêchant les liaisons entre les différents organes des forts. Pour les ouvrages dont les blocs actifs n'étaient pas reliés par des cheminements à l'épreuve (exemple de Froideterre), les liaisons se faisant à l'air libre en traversant la cour, l'intensité des bombardements rendait toute communication impossible.

C'est pourquoi il fut décidé de creuser des galerie profondes sous les forts, en moyenne à 10 mètres de profondeur, pour y implanter l'ensemble des locaux de vie des soldats (chambrées, infirmerie, cuisine, latrines ...). L'épaisseur de terre et de roche permettait de mettre les hommes à l'abri du fracas des bombardements. Depuis ces casernes souterraines, des galeries reliaient les ouvrages actifs des forts (tourelles, observatoires, casemates de bourges ...), rendant possibles les communications, relèves et ravitaillement, même au plus fort des bombardements. D'autre galeries partant vers l'arrière, débouchaient dans un vallon, à l'abri d'un mouvement de terre, à distance respectable du fort, afin d'échapper aux projectiles qui lui étaient destinés.

Au fort de Bois Bourru, un galerie reliait même le fort au dépôt intermédiaire situé en arrière. On retrouve, dans le tronçon de galerie encore praticable, des vestiges de la voie étroite qui permettait la manutention des munitions.

Fort de Bois Bourru, Verdun, Meuse.

L'une des casemates logements des travaux de 17. On notera le procédé de construction : creusement de la cavité, étaiement en bois, puis finition des parois latérales en maçonnerie, entre les montants verticaux des étaies.

 

Ouvrage de Déramé, Verdun, Meuse.

L'une des casemates logements des travaux de 17. Ici point de maçonneries, la galerie est intégralement renforcée en bois. On notera les isolateurs en faïence qui portaient les câbles d'alimentation électrique, ainsi que les reste de tôle ondulée, posée entre le ciel de galerie et les montants horizontaux de l'étayage, et qui protégeait des infiltrations d'eau.

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Séré de Rivières