Les retranchements d'infanterie

Ouvrage du Petit Salbert, Essert, Territoire de Belfort.

Retranchement d'infanterie en terre, suivant profil en pente raide. L'ouvrage, comme tout ceux de la place de Belfort, comporte des abris en bois résistant au canon de campagne, dont il ne reste que le mur maçonné coté assaillant.

 

Ouvrage haut du Petit Salbert, Essert, Territoire de Belfort.

Autre exemple de retranchement d'infanterie en terre, suivant profil en pente raide, qui reçu, dans les années 1900 des abris en béton armé.

 

 

La dispersion de l'artillerie dans les intervalles a necessité la mise en place de lignes d'infanterie pour la défendre.

Dans un premier temps, cet aménagement des intervalles va être pensé comme un aménagement de circonstance à mettre en œuvre au moment du besoin, c'est à dire en début de conflit ou de siège.

De 1885 à 1900, les lignes d'infanterie sont donc traitées en fortification passagère, suivant les profils de retranchement préconisés dans les écoles de fortification de campagne. Il s'agit de tranchées de fusillade, en terre, dont le profil varie selon la pente et la nature du terrain rencontré. Des abris à l'épreuve du canon de campagne sont aménagé dans les dites tranchées (on en retrouve de nombreuses traces autour de Belfort). Les abris s'appuient contre un mur en maçonnerie ordinaire, comportant une niche pour les munitions d'infanterie, et orienté du côté de l'assaillant. Le ciel de ces abris est formé de poutrelles jointives de 0,20 d'équarrissage, recouvertes d'une tôle de zinc et d'une couche de terre de 0,50 m d'épaisseur.  Il est soutenu d'un part par le mur, d'autre part par des chapeaux de 0,30 x 0,20 d'équarrissage, eux même soutenus par des montants verticaux de 0,20 de côté, distants entre eux de 1,65 m et reposant sur des semelles qui empêchent l'enfoncement dans les sol.

A partir de 1900, ces positions vont s'étoffer avec l'apparition des premiers abris en béton armé, dans un premier temps, il ne s'agit que de la version améliorée des précédents abris en bois. Largement ouverts à l'arrière (comme le montre l'exemple de l'abri du Petit Salbert Haut), ils ne protègent pas de l'effet de souffle. Peu avant la grande guerre, des abris autrement plus élaborés verront le jour (môle défensif de Roppe). Il s'agira alors d'abris plus spacieux, dont le ciel ne fait pas saillie dans le parapet d'infanterie, avec double entrées en chicane, équipés de bancs rabatables, de latrines et de lavabos. Un exemplaire devait même recevoir un observatoire cuirassé. Le gros œuvre sera construit, mais la guerre arrêtera la pose de la cloche.

Les abris ne sont pas les seuls à bénéficier des travaux du programme 1900. Les retranchements vont eux aussi profiter des progrès techniques, avec l'emploi du béton. On voit apparaître deux modèles de retranchements en béton armé avec masques blindés : fixes ou rabatables. Ils sont construits en grand nombre à Verdun et Belfort. Ils permettent d'assurer au combattants un maximum de sécurité à leur poste de tir.

Môle défensif de Bermont, Territoire de Belfort.

Retranchement d'infanterie blindé à masques fixes possédant encore la totalité de ses masques.

Voir la coupe type de ce retranchement blindé.

 

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