Les ouvrages intermédiaires

Avant la crise de l'obus-torpille, les ouvrages intermédiaires ne sont pas légion. Ils servent à occuper une position d'intérêt secondaire, ou de réduit à un groupe de batteries. Les dispositions constructives varient énormément d'une chefferie du génie à l'autre.

Ainsi ils peuvent possèder de petits casernements, une crête d'infanterie coupée de traverses, éventuellement des emplacements pour mortiers ou canons de campagne. Être ceint de fossés maçonnés défendus par les feux de mousqueterie de petites caponnières, comme c'est le cas pour le réduit du Bosmont à Belfort.

Ou au contraire, ne comporter que quelques traverses maçonnées, des latrines, et une crête d'infanterie surplombant un fossé en terre coulante, comme c'est le cas des ouvrages intermédiaires de Verdun.

Quand le terrain le permet, le fossé est taillé à même le roc. Il a alors une largeur moins importante que pour les fossés en terre.

A partir de 1885, la nouvelle organisation mise en place à la suite de la crise de l'obus-torpille va nécessiter la multiplication des ouvrages intermédiaires.

Pour leur construction, on va faire appel au béton spécial. Les fossés maçonnés sont abandonnés au profit des fossés à " profil triangulaire " aussi appelés " sans angle mort ". L'escarpe est en terre coulante, la contre-escarpe en béton de forte épaisseur afin d'éviter le basculement en cas de coup de revers. Pour augmenter la valeur défensive du fossé, on y implante une forte grille scellée dans du béton. Les glacis reçoivent un réseau de fil de fer. A Maubeuge, les ouvrages reçoivent des coffres non reliés à l'ouvrage pour assurer la défense des fossés. A Belfort le flanquement est uniquement assuré depuis la crête d'infanterie.

Les abris sont relativement peu développés. Dans certain ouvrages, ils comportent de vraies chambrées, un puits, des latrines, une cuisine (Belfort, Langres). Dans d'autres, ils ne comportent que des places assises, et éventuellement un puits ou une citerne, ainsi que des latrines (Maubeuge). On rencontre exceptionnellement des abris munis d'un observatoire cuirassé.

La crête de feu est coupée par des traverses bétonnées, la protégeant des tirs en enfilade. Ces traverses peuvent parfois servirent de remises pour des pièces de 90 de campagne chargées d'assurer un flanquement plus efficace.

Là encore, quand le terrain le permet, on taille les fossés à même le roc (Langres, Besançon, Belfort ...). Dans ce type de terrain, les casemates logements peuvent être elles aussi taillées dans le roc. Elles sont alors implantées soit directement sous l'ouvrage, les ouvertures des dites casemates donnant en fond de fossé (Langres), soit légèrement en retrait, à contre-pente (Besançon). Cette configuration donne une meilleure salubrité aux locaux.

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