Le télégraphe optique

À l'époque de la construction des forts Séré de Rivières, l'électricité n'en était qu'à ses premiers balbutiements, la radio n'existait pas encore, et la télégraphie par câbles aériens était jugée peu sûre (risques d'interception des communications par un ennemi se branchant sur les câbles de liaison).

Le moyen de communication le plus "sécurisé" (hormis le pigeon voyageur) était la télégraphie optique.

Le principe du dit télégraphe optique est relativement simple et s'apparente au système employé pour communiquer entre les navires de guerre. Il s'agit d'émettre un faisceau lumineux dans une direction précise, par le biais d'une gaine (simple tuyau de grès de 70 mm de diamètre traversant les massifs de terre du fort). Le faisceau lumineux ainsi émis n'est alors visible que par un observateur placé dans l'alignement exact de la gaine émettrice, ce qui garanti la sécurité du système. La communication se fait selon le code morse, avec alternance plus ou moins prolongée de periodes lumineuses et de periodes noires.

Le poste de télégraphie optique est constitué d'une casemate voûtées de laquelle partent une ou plusieurs gaines de transmission traversant le massif de terre pour déboucher à l'air libre. Ces gaines sont implantées dans des directions précises, c'est à dire en direction d'un semblable poste où l'on retrouve une gaine implantée dans le prolongement exact de la précédente. La distance entre deux postes de télégraphie optique peut aller jusqu'à 100 km.Le faisceau lumineux était produit soit par une lampe à pétrole, soit par les rayons du soleil captés par un héliostat.

les différents appareils utilisés étaient les suivants :

 

Calibre Portée en km
Appareils ŕ lentilles
30 cm 40 à 50
40 cm 50 à 70
50 cm démontable ou non 60 à 80
60 cm démontable ou non
Appareils ŕ miroirs
35 cm 40 à 50
45 cm 50 à 70
60 cm 60 à 80

Cependant, ce système de télécommunication, sensible aux intempéries (brouillard, pluie), ne remplacera jamais le célèbre pigeon voyageur.Il sera rapidement suplanté par le téléphone, qui au début de la grande guerre équipait la plupart des forts Séré de Rivières.

Fort du Mont Bart, Montbéliard, Doubs.

Vue de l'interieur du poste de télégraphie nord du fort. Les trois créneaux communiquaient respectivement, de gauche à droite, avec les forts du Salbert, du Mont Vaudois et de La Chaux.

 

 

Fort du Mont Bart, Montbéliard, Doubs.

Vue extérieure des gaines de transmission débouchant dans les massifs de terre du fort.

 

 

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Séré de Rivières