Les coffres de contrescarpe

Ouvrage de Chèvremont, Territoire de Belfort.

Le coffre double de l'ouvrage. On distingue nettement, au milieu, la poterne donnant accès au fossé, ainsi que les créneaux de pied qui l'entourent. De chaque côtés, on peut voir les embrasures pour canons et fusils, et légèrement au dessus, le créneau du projecteur. A noter, au pied du coffre, le fossé diamant.

 

Ouvrage de Chèvremont, Territoire de Belfort.

Le coffre simple du fort. On remarque au dessus des murs du coffre, les restes des pattes de scellement des grilles qui surplombaient l'ouvrage. On notera dans l'angle, les créneaux de pied.

 

 

L'apparition de l'obus-torpille rendit les anciennes fortifications obsolètes. Ainsi les caponnières, devenues trop vulnérables, furent elles remplacées, dans les forts que l'on avait choisi de moderniser, par des coffres dits des contrescarpe.

Les caponnières de gorge furent en général conservées, moyennant des bétonnages plus ou moins importants (voir à ce titre la page sur les entrées de guerre).

Les emplacements des anciennes caponnières étaient reconnaissables de part l'élargissement du fossé qui avait été nécessaire à leur construction, et qui n'avait pas été supprimé lors de la modernisation.

Les coffres sont des casemates bétonnées intégrées au mur de contrescarpe, reliées au fort par une galerie souterraine passant sous le fossé. Ils pouvaient parfois être reliés entre eux par des galeries longeant le mur de contrescarpe, appelées gaines de contrescape. Les coffres étaient aussi accessibles depuis le fossé par une poterne servant d'issue de secours.

Un fossé diamant longeait la façade des coffres, il protégeait ainsi la poterne et les créneaux des assauts de l'infanterie ennemie. Il évitait aussi aux créneaux d'être obstrués par les débrits soulevés par les explosions des obus adverses.

Les coffres possédaient des créneaux de pieds pour la défense rapprochée. Les ambrasures des canons-revolver Hotchkiss et des canons de 12 "culasse" étaient surmontées de fentes larges et étroites destinées à l'observation. Des embrasures pour projecteur y étaient souvent associées.

L'aspect extérieur des coffres varie beaucoup d'un fort à l'autre. Ils pouvaient être de taille importante, et avoir une finition particulièrement soignée, ou bien être bruts de décoffrage. Certains, tels ceux d'Uxegney, reçurent une visière prolongeant la dalle de toit, et protégeant les créneaux en cas d'invasion des dessus par l'infanterie ennemie.

Fort d'Uxegney, Épinal, Vosges.

Le canon de 12 culasse, modèle 1884, sur affût de 7. et 5. modèle 1876, équipant le coffre double du fort. On notera, sur le lisoir directeur servant au pointage en direction, l'un des deux types de projectiles qu'il pouvait tirer : l'obus explosif de 12 kg.

 

Juin 1940, dans un coffre non localisé.

Canon de 12 culasse, modèle 1884, sur affût de 7. et 5. modèle 1876, et canon révolver Hotchkiss de 40mm modèle 1879.

 

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