Les batteries cuirassées

Fort de Longchamp, Épinal, Vosges.

Restes de l'une des deux coupoles de la batterie cuirassée de 2x155C.

 

 

 

Fort de Villey-le-sec, Toul, Meurthe-et-Moselle.

Façade de la batterie cuirassée, de 2x155C.

 

 

La création de la tourelle Galopin pour un canon de 155R en 1905 est une avancée majeur. De dimensions et de coût nettement moins élevés que la tourelle de 2x155L, elle permet d'envisager une implantation plus répandue dans les forts des frontières de l'est.

Cependant, même de taille réduite, il n'est pas toujours possible de leur trouver une place dans les forts ayant déjà subis plusieurs modernisations. Ainsi, à Lucey, ce problème est résolu par l'implantation des tourelles dans un ouvrage bétonné, situé hors de l'enceinte du fort, relié à ce dernier par une galerie souterraine, et profitant de toute l'infrastructure du fort (casernements, cuisines, magasins, usine ...).

Une autre idée nouvelle est appliquée à Lucey, l'association en "batterie cuirassée" de deux tourelles de 155R. Cette disposition, bien que légèrement plus onéreuse (200 000 francs) qu'une tourelle de 2x155L, était autrement plus efficace. Les progrès techniques appliqués au nouveau canon de 155R lui permettent d'obtenir une cadence de tir sensiblement équivalente aux deux 155L de la première tourelle Galopin. En outre, les deux tourelles peuvent battre simultanément des objectifs différents, ou au contraire, concentrer leurs feux sur une seule cible.

Cette notion de batterie cuirassée va se développer avant la première guerre, s'étendant aux autres cuirassement, tourelles de 2x75R et coupoles de 155C.

Pour les tourelles de 75, il s'agit de ne plus limiter leur action au flanquement des intervalles et à la défense propre de l'ouvrage. Implantée à l'extérieur du fort, la tourelle peut avoir une action frontale et engager le duel avec l'artillerie ennemie. Une seule de ces batterie sera opérationnelle à la déclaration de guerre, celle du fort de Roppe à Belfort. Une autre, au fort de Douaumont à Verdun, avait ses substructions terminées. La tourelle devait être montée en 1914.

Les coupoles pour un canon de 155C sont des cuirassements beaucoup moins complexes que les tourelles à éclipse. Leur armement, un obusier effectuant un tir courbe, ne nécessite pas une implantation sommitale. Au contraire, elles sont placées en contrebas des forts, au fond de petites cuvettes qui les défilent aux vues ennemies, leur assurant une protection optimum. Elles sont destinées à contrebattre les batteries adverses, et à prendre sous leurs feux les angles morts des pièces à tir tendu. Elles offrent une protection bien supérieure aux batteries à ciel ouvert implantées dans les intervalles. Une seule de ces batterie sera opérationnelle à la déclaration de guerre, celle du fort de Longchamp à Épinal. Une autre, au fort de Villey-le-sec à Toul, avait ses substructions terminées. Les tourelles devaient être montées en 1914. De nombreuses autres batteries étaient en construction : Roppe, Bois d'Oye, Douaumont ...

Fort de Longchamp, Épinal, Vosges.

Façade de la batterie cuirassée, de 155R.

 

 

 

Fort de Roppe, Belfort, Territoire de Belfort.

Façade de la batterie cuirassée de 2x75R.

 

 

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