Organisation de principe des forteresses

1874 - 1885

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La ligne de défense extérieure :

Afin d'être efficacement soutenue par l'artillerie de la ligne principale de défense, elle était implantée au maximum à 3 km de cette dernière.

Relevant de la fortification passagère, elle s'appuyait  sur les obstacles naturels, ou à défaut sur des retranchements crées de toutes pièces.

Son organisation était prévue dès le temps de paix, afin de permettre sa mise en oeuvre rapide au moment du besoin. Toutefois, certains travaux (déboisement pour le dégagement des champs de tir ...) demandant un temps d'exécution trop long pour être réalisés au moment d'un siège ou lors d'une mobilisation, était exécutés dès le temps de paix.

La ligne de défense principale :

L'artillerie étant l'élément essentiel de la défense, on décida de lui donner la meilleure protection possible, tout en prenant toutes les dispositions favorisant son efficacité. Elle fut donc intégralement placée dans les forts. Ce n'est qu'exceptionnellement  qu'on la plaça dans des batteries annexes, aux abords immédiats des forts, et ce pour couvrir des points que les forts ne pouvaient battre correctement. De même l'ensemble des munitions nécessaires à l'artillerie et aux défenseurs fut placé dans les forts.

Afin de protéger le noyau central des bombardements, il faut maintenir l'artillerie de l'assiégeant à 9 km dudit noyau. L'artillerie d'un fort pouvant maintenir l'ennemi à une distance de 2 à 3 km, il résulte que les forts (et donc la ligne principale de défense) devaient être implantés à 6 à 7 km du noyau. Ces distances théorique pouvaient grandement varier en fonction de la topographie du terrain.

La distance entre deux forts, liées à la portée efficace de leur artillerie, est théoriquement de 3 km afin de permettre le croisement de leurs feux. cependant, cette configuration nécessitant des dépenses trop importantes, on implanta les forts de manière à ce que tout point de l'intervalle les séparant soit battu par l'artillerie de l'un deux, à défaut des deux, soit 6 km maximum. Des redoutes armées de pièces de campagnes devaient être construites au moment du besoin, afin de compléter la défense des dits intervalles.

Lorsque la configuration du terrain imposait une distance entre deux forts supérieure à 6 km, et afin de maintenir la continuité de feux, on recourait à des batteries d'intervalle, version réduite des grands forts.

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Séré de Rivières